Suite à la découverte d'une nouvelle source notariale, 55 abjurants supplémentaires ont été ajoutés portant le total des abjurants de Cabrières d'Aigues d'octobre 1685 à 524 personnes.
Voir le tableau récapitulatif.
Suite à la découverte d'une nouvelle source notariale, 55 abjurants supplémentaires ont été ajoutés portant le total des abjurants de Cabrières d'Aigues d'octobre 1685 à 524 personnes.
Voir le tableau récapitulatif.
Cucuron est une place forte catholique dans le Luberon. Il n’est donc pas surprenant de ne pas y trouver une communauté protestante. En revanche, quelques descendants de familles réformées apparaissent dans les sondages que j’ai réalisés.
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Merci à Jérôme Ladet, généalogiste professionnel à Vaison-la-Romaine, qui m'a fait parvenir les images des folios qui manquaient à l'envoi fait par les AD84. J'ai pu ainsi compléter et terminer la transcription des abjurations collectives faites en octobre 1685 par les protestants de Cabrières d'Aigues et de La Motte d'Aigues.
Abjuration collective des habitants de Cabrières d'Aigues
(22 octobre 1685 et les jours suivants)
Bernard APPY
Révocation de l'Édit de Nantes (1685) : les abjurations de 469 personnes.
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Abjuration collective des habitants de La Motte d'Aigues
(23 et 29 octobre 1685)
Bernard APPY
Révocation de l'Édit de Nantes (1685) : les abjurations de 206 personnes.
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Pour cette abjuration, je m’étais basé jusqu’à présent sur le
relevé fait par Chantal Corbière publié dans La Valmasque, n° 53, pp
10-16 (1999). Le travail paraissait de bonne qualité, mais j’avais noté
quelques anomalies qui méritaient vérification. Les Archives Départementales de
Vaucluse ayant eu l’obligeance – et je les en remercie grandement – de me faire
parvenir la plupart des images des originaux (il manque le début de l’acte du
22 octobre qui n’a pas été retrouvé), j’ai pu transcrire directement l’acte
d’abjuration, en reporter le contenu dans un tableau et noter les
renseignements utiles dans ma base de données des familles protestantes
provençales.
Dans l’ensemble, la contribution publiée était très correcte,
mais j’ai constaté malgré tout quelques erreurs de lecture et d’interprétation,
ainsi que des oublis. Il faut dire que ma bonne connaissance des familles en amont
et en aval de cette date d’octobre 1685 a facilité mon travail. Au total, ce
sont donc 469 personnes qui, à Cabrières d’Aigues, ont abjuré la foi
protestante les 22, 24 et 27 octobre 1685.
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Voilà un baptême catholique administré sur ordre de l’Intendant de Provence, pas moins ! Le curé de Cabrières d’Aigues (dont – soit dit en passant – l’église était frappée d’interdit depuis 1742 pour on ne sait quelle raison) le relate dans son registre. Des parents, qu’il considère comme non mariés (bien qu’ils aient néanmoins conclu un contrat de mariage l’année précédente), lui présentent leur premier enfant, que le curé considère donc comme naturel et illégitime, pour qu’il soit baptisé le 15 avril 1744, deux jours seulement après sa naissance. Les parents arrivent avec un parrain et une marraine de leur choix. C’en est trop pour le curé qui les récuse aussitôt, car – dit-il – ce parrain et cette marraine ne lui ont donné jusqu’alors aucune marque de catholicité, étant eux aussi des “nouveaux convertis”. Prenant acte de la décision du prêtre, le père refusa tout net que son enfant soit baptisé et – précise l’officiant visiblement désappointé – retourna à sa maison. Le curé porta alors “l’affaire” devant l’Intendant qui ordonna que l’enfant soit baptisé « sans délai ». Ce qui fut fait le 4 mai 1744 dans l’église du village voisin (puisque celle de Cabrières était frappée d’interdit), avec un parrain et une marraine “anciens catholiques”, choisis par le curé. Cette anecdote montre que les “religionnaires”, soixante ans après la Révocation, admettaient de moins en moins les obligations que l’Église catholique prétendait leur imposer. D’autant que, dans les années 1740, les premiers prédicateurs protestants commençaient à arriver dans le pays. Dès lors, ces parents optèrent pour une solution plus simple en faisant baptiser au Désert les enfants qu’ils eurent par la suite…
Louis Courbon, de Cabrières d’Aigues, qui meurt en février 1736 à l’âge de 30 ans. Je n’ai pas retrouvé sa condamnation aux galères…
Le vicaire perpétuel de Cabrières d’Aigues se fait berner à deux reprises en peu de temps.
Ayant apris que le Sr Dominique Savornin, que j’ay cru estre ancien catholique en l’admettant pour parrain, estoit de la religion prétendue refformée, et qu’ainsi j’ay esté trompé, j’ay formé la résolution de ne jamais admettre aucun étranger sans qu’il ait exibé d’abor un certificat de monsieur son vicaire, come quoy il est ancien catolique et a fait son devoir pascal.
Comme j’ay appris que Catherine Arbaud, qui m’avoit asseuré être véritable catholique romaine pour pouvoir estre marraine de son neveu, m’a trompé, et qu’elle ne fait que se contrefaire, je proteste de ne plus vouloir d’étranger qui ne porte un certificat de monsieur son curé comme quoy il est apostolique romain et a fait son devoir pascal.
Témoignage du froid du grand hiver 1709 : "A esté enseveli dans l’église, ne pouvant cruser au simetière".
« L'hiver de 1709, appelé grand hiver de 1709, fut un épisode de froid intense en Europe, qui marqua durablement les esprits car il provoqua une crise de subsistance qui entraîna une famine. Cet épisode commença brutalement le jour de l'Épiphanie 1709, par une soudaine vague de froid qui frappa l'Europe entière ». (Wikipédia)
Voilà le cas de Brunet Jourdan, de Cabrières d’Aigues. Il s’est marié en octobre 1693, mais le 26 septembre 1698 il est condamné aux galères pour fait de religion, sous le numéro d’écrou 21800. Il est libéré le 16 février 1701 et il retourne à Cabrières où il retrouve sa femme. On le voit d’abord apparaître comme parrain dans trois baptêmes, puis c’est la naissance de son fils Jean, dont le baptême (catholique) est reproduit ci-dessous. On remarquera sa belle signature, B. Jourdan, au bas de l’acte.
Pierre Gouirand et Françoise Roux, est un couple protestant de Cabrières d’Aigues. Lui est né vers 1657, elle vers 1659. Ils se marient devant le pasteur de Mérindol en mars 1682. En octobre 1685, ils font partie de ceux qui viennent en masse abjurer avant l’arrivée des dragons. En juillet 1686, ils ont un enfant, Jacques, qui meurt peu après sa naissance, en août. Mais le couple veut gagner le Refuge pour vivre sa foi librement. En septembre 1687, on les retrouve à Schaffhouse, où ils reçoivent une aide. Même chose à Francfort en octobre, où ils disent qu’ils sont passés par Genève et Lausanne à l’été 1687, et ils déclarent se rendre en Hollande. Effectivement, en mars 1688, ils sont inscrits sur la liste des passagers qui s’embarquent à Rotterdam pour Le Cap en Afrique du Sud. Mais ils n’arrivèrent jamais à cette destination. À tel point qu’on les croit généralement morts durant le voyage. Mais il n’en est rien : ils ont tout bonnement renoncé à leur projet et ne se sont pas embarqués à bord du Berg of China. En novembre 1688, ils repassent par Schaffhouse où ils touchent encore une aide. En septembre 1690, ils sont de retour à Cabrières d’Aigues puisqu’ils font baptiser leur fille Marie par le prêtre catholique. Ils auront encore d’autres enfants : Jean, né en 1693, et Pierre, né en 1698. Françoise Roux meurt la première en 1715 et son mari, Pierre Gouirand, meurt en 1723. Très probablement, ils sont restés secrètement protestants durant toutes ces années…
Voilà un baptême fait sans parrain ni marraine « n’en ayant point trouvé dans tout le lieu qui eussent faict leur devoir pascal ». Trois ans après la Révocation, les habitants de Cabrières d’Aigues sont des convertis de bouche et non de cœur.