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jeudi 18 août 2022

Registres paroissiaux de Joucas (1685-1792)

Pendant toute la période du Désert, j’ai relevé dans les registres paroissiaux catholiques les actes de baptêmes, mariages et sépultures concernant les descendants de familles protestantes. À Joucas, les abjurations d’octobre 1685 concernaient 229 personnes. Cette présence protestante a été laminée pendant la période du Désert car, à son terme, on trouve dix fois moins de protestants à Joucas. En effet, les déclarations consécutives à l’édit de Tolérance de 1787 ne concerne que 25 personnes. Peu de temps après la Révocation et durant toute la période, j’ai relevé de nombreux mariages “bigarrés”, pratiquement la quasi-totalité. Ce qui est à la fois le symptôme et l’explication de cette quasi-disparition…


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Le 27.08.2022 : mise à jour (suppression d'une famille anciennement catholique).

mercredi 3 août 2022

Un exemple remarquable d'abjuration (Joucas, 1754)

                                                   Abjuration de Jean Magnan

         L’an 1754, et le 16 du mois de juin.

         Par-devant nous, curé de cette parroisse et témoins à la fin només, et comparu Jean Magnan, habitant du même lieu, qui, après divers enseignemens qu’il auroit reçu de notre part, reconeissant enfin les erreurs de la religion protestante ou prétendue réformée qu’il auroit malheureusement professé jusqu’à présant, nous auroit demandé d’être reçu à l’abjuration desdites erreurs et à la profession publique de la foit que tient, prêche et enseigne la sainte Église apostolique romaine, et d’être remis en conséquance dans le sein et comunion de ladite Église.

         Sur quoy, nous luy aurions demandé s’il reconoissoit véritablement et confessoit avec un cœur contrit et humilié, en la sainte présence de Dieu, qu’il avoit grièvement péché en adérant aux hérétiques uguenots, croyant leurs erreurs, principalement sur la présence réèle de Notre Seigneur Jésus Christ dans l’eucaristie, sur le purgatoire, l’invocation des saints, le nombre des sacrements, l’usage des cérémonies de l’Église, sur les indulgences qu’elle accorde. Et il nous auroit répondu qu’il le croyoit véritablement et que Dieu dissipant par sa grâce l’aveuglement où il a été jusqu’à présent, il renonce à ses erreurs et à toutes autres de quelle espèce qu’elles soient, qu’il le déteste de tout son cœur, de sa franche volonté et sans aucune contrainte.

         Et luy ayant demandé au surplus s’il reconoissoit l’Église romaine pour la seule vraie Église catolique et apostolique, or de laquelle il ne peut y avoir de salut, et prométoit cincèrement de garder inviolablement sa foy, d’obéir fidèlement à ses lois, et de de faire instruire plus au long de tout ce qu’un bon crétien doit sçavoir, il nous auroit répondu qu’il croit de cœur et confesse de bouche tout ce que croit et enseigne la sainte Église catolique apostolique et romaine, qu’il la reconeit pour la seule vraie Église de Jésus Crist, qu’il promect d’obéir à ses comendemens et de recevoir de son pasteur toutes les instructions qui luy soient nécessaires pour remplir les devoirs d’un bon crétien, ainsi qu’il l’a promis et juré sur les saints évangiles.

         En conséquence de ce, nous curé de ce lieu, en vertu du pouvoir à nous accordés par monseigneur l’illustrissime et révérendissime évêque d’Apt et prince, avons absous ledit Jean Magnan de toute hérésie, excomunications et autre censure éclésiastique dont il pouvoir être lié, et l’avons rétabli dans la comunion de l’Église, dans la participation de ses sacrement et dans tout le droit des vrais fidèles catoliques apostoliques et romains.

         Fait à Joucas, dans l’église paroissiale dudict lieu, en présence de Pierre Boyer, bourgeois, et d’André Porte, cardeur en philosèle, tous de ce lieu, témoins requis et soussignés avec moy, ledit Magnan illittéré.

                                      Boyer                    Porte

Julien, curé