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mercredi 6 octobre 2021

Registres paroissiaux de Mérindol (1685-1792)

 Pendant toute la période du Désert, j’ai relevé dans les registres paroissiaux catholiques les actes de baptêmes, mariages et sépultures concernant les descendants de familles protestantes. À Mérindol, les abjurations d’octobre 1685 concernaient un total de 790 personnes. Les déclarations consécutives à l’édit de Tolérance de 1787 concernent quant à elles 619 personnes. Malgré cette baisse dans les effectifs, on peut dire que la communauté protestante de Mérindol a bien résisté pendant toute la période du Désert. Si les actes catholiques concernant la population sont nombreux après la Révocation, leur nombre baisse drastiquement à partir des années 1740 qui correspondent à l’arrivée des premiers pasteurs clandestins formés au séminaire français de Lausanne fondé par Antoine Court. À preuve la présence du pasteur Jean Bétrine qui est connu pour être le premier pasteur formé à ce séminaire. Par la suite, on trouve essentiellement des déclarations de sépulture qui permettaient aux protestants d’officialiser les décès de leurs proches, notamment peu de temps avant leur mariage. Cela dénote qu’à Mérindol, il y avait une forme de tolérance qui n’existait pas dans les paroisses alentours, notamment à Lourmarin où l’affrontement semble avoir été beaucoup plus rude. En effet, dans les années qui suivent la Révocation, les registres paroissiaux ne parlent pas comme ailleurs de “nouveaux convertis” ou de “religionnaires”. Les refus de sépulture sont exceptionnels. Il arrivait assez souvent que les pères n’assistent pas au baptême catholique de leur enfant. Ces baptêmes se célébrant avec quelques jours de retard sur la naissance, les parrains et marraines ont mis du temps avant d’être choisis parmi d’anciens catholiques comme le voulait la règle. Deux ou trois familles seulement étaient réellement passées au catholicisme avant la Révolution. Les autres ont gardé leur foi d’origine durant le siècle qu’a duré la période du Désert…

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Mise à jour : Déclarations consécutives à l'édit de Tolérance (1788-1789)

 Quelques corrections sur des dates et des âges.


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jeudi 16 septembre 2021

Mérindol : Mort d'une centenaire en 1750

 Remarquable : voici Honorade Roustan, une “nouvelle convertie” de Mérindol (Provence), qui meurt à 100 ans en 1750, et qui est restée veuve de feu son mari Paul Meynard pendant 56 ans. Ayant gardé sa foi, elle a été enterrée au Désert.




lundi 2 août 2021

Les registres paroissiaux de Mérindol (1685-1705)

On observe à Mérindol une forme de tolérance totalement inattendue, surtout par rapport à ce qui se fait dans les villages voisins, notamment à Lourmarin, à la même époque (les 20 années suivant la Révocation) :

- un retard systématique dans les baptêmes des enfants des “nouveaux convertis”, qui se célèbrent plusieurs jours après la naissance ;

- le non-respect de l’obligation d’avoir au moins un ancien catholique (ou mieux encore les deux) comme parrain/marraine ;

- l’absence du père du baptisé, notée à plusieurs reprises, notamment pour le couple Roumane-Marcel (image) ;

- l’absence de l’utilisation par le vicaire de l’expression “nouveau converti” ;

- une seule mention d’un “obstiné” qui n’a pas voulu se confesser avant de mourir (en 1698).

Peut-être les autorités ecclésiastiques ne voulaient pas provoquer inutilement les habitants de Mérindol, village vaudois puis protestant depuis toujours (cf le massacre de Cabrières et Mérindol de 1545) ? Mais à Lourmarin, situé à quelques kilomètres seulement, il en allait tout autrement et la mise au pas des “opiniâtres” se faisait beaucoup plus durement…




mardi 27 juillet 2021

Mérindol : tolérance pour les nouveaux convertis

Voilà un acte de baptême surprenant datant de 1703, à Mérindol. Le vicaire le termine par cette mention qui indique que le père « n’a pas assisté audit baptême pour ne faire, luy et ladite Marcelle [la mère], profession de la religion catholique apostolique et romaine ». En cette période où la répression s’abat sur les huguenots qui n’ont plus aucun droit depuis la Révocation de l’édit de Nantes survenue 18 ans plus tôt, cette mention au ton particulièrement neutre surprend. Peut-être parce que Mérindol était “la Genève provençale” et que l’ecclésiastique ne voulait pas offusquer ses nouveaux fidèles qui constituait la très grande majorité de son troupeau. D’autant plus que l’année précédente avait éclaté la guerre des Camisards dans les Cévennes toutes proches.



On observe à Mérindol une forme de tolérance totalement inattendue, surtout par rapport à ce qui se fait dans les villages voisins, notamment à Lourmarin, à la même époque (les 20 années suivant la Révocation) :

- un retard systématique dans les baptêmes des enfants des “nouveaux convertis”, qui se célèbrent plusieurs jours après la naissance ;

- le non-respect de l’obligation d’avoir au moins un ancien catholique (ou mieux encore les deux) comme parrain/marraine ;

- l’absence du père du baptisé, notée à plusieurs reprises, notamment pour le couple Roumane-Marcel dont il était question plus haut ;

- l’absence de l’utilisation par le vicaire de l’expression “nouveau converti” ;

- une seule mention d’un “obstiné” qui n’a pas voulu se confesser avant de mourir (en 1698).

Peut-être les autorités ecclésiastiques ne voulaient pas provoquer inutilement les habitants de Mérindol, village vaudois puis protestant depuis toujours (cf le massacre de Cabrières et Mérindol de 1545) ? Mais à Lourmarin, situé à quelques kilomètres seulement, il en allait tout autrement et la mise au pas des “opiniâtres” se faisait beaucoup plus durement…