jeudi 28 octobre 2021

Un couple de “revenants”

Pierre Gouirand et Françoise Roux, est un couple protestant de Cabrières d’Aigues. Lui est né vers 1657, elle vers 1659. Ils se marient devant le pasteur de Mérindol en mars 1682. En octobre 1685, ils font partie de ceux qui viennent en masse abjurer avant l’arrivée des dragons. En juillet 1686, ils ont un enfant, Jacques, qui meurt peu après sa naissance, en août. Mais le couple veut gagner le Refuge pour vivre sa foi librement. En septembre 1687, on les retrouve à Schaffhouse, où ils reçoivent une aide. Même chose à Francfort en octobre, où ils disent qu’ils sont passés par Genève et Lausanne à l’été 1687, et ils déclarent se rendre en Hollande. Effectivement, en mars 1688, ils sont inscrits sur la liste des passagers qui s’embarquent à Rotterdam pour Le Cap en Afrique du Sud. Mais ils n’arrivèrent jamais à cette destination. À tel point qu’on les croit généralement morts durant le voyage. Mais il n’en est rien : ils ont tout bonnement renoncé à leur projet et ne se sont pas embarqués à bord du Berg of China. En novembre 1688, ils repassent par Schaffhouse où ils touchent encore une aide. En septembre 1690, ils sont de retour à Cabrières d’Aigues puisqu’ils font baptiser leur fille Marie par le prêtre catholique. Ils auront encore d’autres enfants : Jean, né en 1693, et Pierre, né en 1698. Françoise Roux meurt la première en 1715 et son mari, Pierre Gouirand, meurt en 1723. Très probablement, ils sont restés secrètement protestants durant toutes ces années…

J’ai relevé plusieurs autres cas de “revenants” ayant touché des secours au Refuge et qu’on retrouve quelque temps plus tard dans leur village d’origine. Il faut dire que les conditions qu’ils rencontraient durant le voyage étaient très dures et il ne faut pas s’étonner que plusieurs aient renoncé et soient rentrés au pays.




dimanche 24 octobre 2021

Cabrières d’Aigues (1688)

Voilà un baptême fait sans parrain ni marraine « n’en ayant point trouvé dans tout le lieu qui eussent faict leur devoir pascal ». Trois ans après la Révocation, les habitants de Cabrières d’Aigues sont des convertis de bouche et non de cœur.




Cet acte relate l'ondoiement de l'enfant. Celui-ci fut baptisé quelques jours plus tard, avec cette fois-ci un parrain et une marraine.

mercredi 20 octobre 2021

dimanche 17 octobre 2021

Réorganisation : Registres paroissiaux de Roussillon

 Pour la période qui va de 1680 à 1685 :

Transcription de 2 abjurations.

Pour la période qui va de 1685 à 1792 :

Relevé des baptêmes, mariages et sépultures concernant les descendants de familles protestantes durant la période du Désert.
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samedi 16 octobre 2021

Registres paroissiaux de Sivergues (1685-1792)

 Pendant toute la période du Désert, j’ai relevé dans les registres paroissiaux catholiques les actes de baptêmes, mariages et sépultures concernant les descendants de familles protestantes. À Sivergues, les abjurations d’octobre 1685 concernaient 57 personnes. Les déclarations consécutives à l’édit de Tolérance de 1787 concernent quant à elles 106 personnes. La communauté protestante de Sivergues a donc bien résisté pendant toute la période du Désert. Les registres paroissiaux comportent au total peu d’actes. On y observe toutefois une originalité. Le curé mentionne ainsi, dès les années 1740, que les protestants ont coutume d’ensevelir leurs morts dans un endroit particulier. Existait-il donc à Sivergues une sorte de cimetière huguenot, bien que cela fût prohibé ?

 

mercredi 6 octobre 2021

Mise à jour : Registres paroissiaux de Buoux (1685-1792)

 Ajout d'un mariage oublié lors de la première collecte.


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Registres paroissiaux de Mérindol (1685-1792)

 Pendant toute la période du Désert, j’ai relevé dans les registres paroissiaux catholiques les actes de baptêmes, mariages et sépultures concernant les descendants de familles protestantes. À Mérindol, les abjurations d’octobre 1685 concernaient un total de 790 personnes. Les déclarations consécutives à l’édit de Tolérance de 1787 concernent quant à elles 619 personnes. Malgré cette baisse dans les effectifs, on peut dire que la communauté protestante de Mérindol a bien résisté pendant toute la période du Désert. Si les actes catholiques concernant la population sont nombreux après la Révocation, leur nombre baisse drastiquement à partir des années 1740 qui correspondent à l’arrivée des premiers pasteurs clandestins formés au séminaire français de Lausanne fondé par Antoine Court. À preuve la présence du pasteur Jean Bétrine qui est connu pour être le premier pasteur formé à ce séminaire. Par la suite, on trouve essentiellement des déclarations de sépulture qui permettaient aux protestants d’officialiser les décès de leurs proches, notamment peu de temps avant leur mariage. Cela dénote qu’à Mérindol, il y avait une forme de tolérance qui n’existait pas dans les paroisses alentours, notamment à Lourmarin où l’affrontement semble avoir été beaucoup plus rude. En effet, dans les années qui suivent la Révocation, les registres paroissiaux ne parlent pas comme ailleurs de “nouveaux convertis” ou de “religionnaires”. Les refus de sépulture sont exceptionnels. Il arrivait assez souvent que les pères n’assistent pas au baptême catholique de leur enfant. Ces baptêmes se célébrant avec quelques jours de retard sur la naissance, les parrains et marraines ont mis du temps avant d’être choisis parmi d’anciens catholiques comme le voulait la règle. Deux ou trois familles seulement étaient réellement passées au catholicisme avant la Révolution. Les autres ont gardé leur foi d’origine durant le siècle qu’a duré la période du Désert…

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Mise à jour : Déclarations consécutives à l'édit de Tolérance (1788-1789)

 Quelques corrections sur des dates et des âges.


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