Alexis Muston. Le Michelet des Alpes, Patrick
Cabanel, Maisons-Laffitte, Éditions Ampelos, 2021, 558 p. 28 €.
Tous les inconnus de l'histoire ne méritent pas de l'être. À preuve Alexis Muston (1810-1888), qui en traversant son siècle en a reçu et imprimé des marques de grand intérêt. Ce fils de pasteur a grandi dans le Piémont, dans ces vallées vaudoises où subsistent des paroisses issues du mouvement des « Pauvres de Lyon » et gagnées à la Réforme dès les années 1530. Pasteur lui-même, Muston se prit de passion pour le glorieux passé de sa communauté, au point de devoir s'exiler en France en 1835, exerçant désormais son ministère dans la Drôme.
Après une Histoire des Vaudois (1834), son
monumental L'Israël des Alpes (1851) fut salué par Michelet,
dont il était proche, comme la résurrection d'un petit peuple persécuté mais
indomptable, analogue aux cathares et aux camisards redécouverts par
l'historiographie romantique. En rapports étroits avec Hugo, Lamartine,
Alexandre Dumas, George Sand, Renan ou Taine, ce poète, médecin, dessinateur,
botaniste, physicien, livre, en particulier par son énorme Journal,
à la fois une masse d'informations sur les mouvements politiques et culturels
traversant les sociétés européennes, et le portrait d'une personnalité
attachante.
Source : L’Histoire