vendredi 11 mars 2022

Abjuration collective des habitants du Caire (19 octobre 1685)

 Révocation de l'Édit de Nantes (1685) : les abjurations de 3 personnes.

Merci à Mme Danielle MUSSET de m'avoir signalé cette abjuration.

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Les protestants de Provence revenus du Refuge

Parmi les protestants de Provence qui ont fui au Refuge après la Révocation, certains d’entre eux finirent par renoncer à ce projet et retournèrent dans leur village d’origine. On les retrouve dans alors les registres paroissiaux catholiques qui montrent s'ils finirent par rentrer dans le rang ou s'ils demeurèrent opiniâtres jusqu'à leur mort.

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dimanche 27 février 2022

samedi 26 février 2022

Mise à jour : Les protestants de Provence partis au Refuge

J'ai effectué de multiples corrections dans la liste des protestants élaborée à partir de la base de données du Refuge huguenot.


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mercredi 23 février 2022

Les baptêmes protestants à Lourmarin (1563-1792)

À l’occasion d’une réorganisation de mon site consacré à l’histoire des protestants provençaux [1], j’ai pu faire l’inventaire des registres baptistaires de Lourmarin qui vont de 1563 à 1792, avec malheureusement des lacunes dues à des pertes ou correspondant à la période consécutive à la révocation de l’édit de Nantes.

J’ai pu effectuer les relevés exhaustifs des baptêmes dans les registres conservés pour les périodes suivantes (dates et nombre de baptisés) :

1563-1572 : 377

1588-1619 : 1758

1615-1618 : 92

1619-1639 : 1184

1639-1642 : 237

1654-1668 : 45

1663-1665 : 12

1669-1685 : 628

1747-1792 : 2208

Au total donc, un ensemble considérable de 6541 baptêmes protestants !

On trouve par surcroît des copies d’actes de baptêmes qu’il est toujours intéressant de confronter aux originaux. Notamment lorsque la copie a été faite à une époque où le document original était en meilleur état (sans déchirures par exemple), ou lorsque l’original lui-même a disparu (ainsi pour les 92 baptêmes de la période 1615-1618).

La copie la plus volumineuse a été faite au début des années 1660, à l’occasion des partages d’avis donnés par les Commissaires exécuteurs de l’Édit de Nantes sur l’exercice du culte réformé dans les diverses localités provençales. Les protestants de Lourmarin firent copier les registres baptistaires qu’ils possédaient afin qu’ils servent à prouver que l’exercice du culte à Lourmarin remontait bien à la fin du XVIe siècle et qu’il était donc légitime de le maintenir (demande qui leur fut refusée en 1663). Les registres qui couvrent la période 1663-1685 n’ont donc aucun caractère officiel : ils sont rédigé sur la base des déclarations faites par les pères (qui parfois oublient d’effectuer cette démarche, contrariant ainsi l’apothicaire Jean Barraud, qui tient lieu de secrétaire et qui note ces manquements dans le registre).

Les registres anciens étaient tenus par les diacres (ainsi Pierre Gras pour celui de 1563-1572, ou Jean Franc, pour le registre 1619-1639) ou par les régents des écoles [2] (Gaspard Pouchoud pour le registre 1639-1642, Hannibal Roubaud pour le registre 1654-1668). Au moment du Désert, ce sont les pasteurs eux-mêmes qui en assurèrent la rédaction.

Signature du diacre Pierre Gras :


Dans le registre de 1563-1572, on trouve la plus ancienne mention d’un pasteur de Lourmarin en titre :

« L'an 1564, et le 21e may, par M. Baussan [3], ministre de la Parolle de Dieu en l'Église

Refformée du présent lieu de Lurmarin 8, a esté baptizé Marie Périno, filho de Françoys et Dauphine, sa fèmo. »

Détenu longtemps par la famille Franc, on trouve dans ce registre un dessin qui semble représenter un pasteur :

 

Ainsi que des considérations, sous l’écriture du diacre Jean Franc, qui restent toujours valables aujourd’hui :

« Communément et souverainement, tant que un homme a de l'argent, il est aymé de toutes gens. Puis quand son argent est finy, on lui dit : "Adieu, mon amy !". »

Ou des recommandations en cas de perte du registre :

« Se questo libro sy perdesse
El mio nome non sy sapesse
Io sono Joanne Francou
Le qu'il trouvar non ingratou. »

Le registre qui suit, c’est-à-dire celui de 1588-1619, mentionne la perte d’actes de baptêmes :

« Nota que de l'année 1593, [et mois de janvier, febvrier et mars,] les baptesmes escriptz sont esté perdus, fors ceux quy suivent. »

Il arrive aussi qu’on baptise des enfants illégitimes, finalement assez peu nombreux. J’ai relevé ceux qui suivent :

« Le 8 juing 1603. Venturien Ramasse, fils bastard et illégitime abtribué à Pierre par Susane Brunette, sa mère. Nay le 4 dudit mois. »

« Le 10 octobre [1604]. Jean Savornin, fils bastard attribué par sa mère Marthe Daufin, selon la déclaration par elle faite à Justice, et à moy rapporté par Me Jean Monestier, greffier, à Sire Honorat Savornin, filz de Sire Dominique, de Cadenet, rentier dudit Lurmarin. Né le 29 septembre. » 

« 10 aoust [1614]. François Cornillon, fils naturel, attribué par sa mère Susane Auberte à Estienne Cornillon. Nai le 8 dudit mois. »

« Le 9 septembre [1618]. Richard et Barthellemy Richardz, frères jumeaux, bastardz et illégitimes, attribués par sa mère, Madaleine Reine, à Pierre Richard, dit "Goult", selon la déclaration par elle faicte à la Justice. Nais le jour précédent. »

« Pierre Ramasse, fils bastard attribué par sa mère Loyse Péozine à Pierre Ramasse, de feu Guillaume, dudit Lurmarin, ainsy qu'elle a déclaré. Nay le 9 dudit mois [1621]. »

« Le 3 juin [1638]. François Aube, fils bastard et illégitime attribué par sa mère, Marie Manuelle, de Lurmarin, à Sr André Aube, Seigneur de Roquemartine, ainsy qu'elle a déclaré par-devant les officiers dudit Lurmarin. Nay le 2 dudit mois. »

« Aujourd'huy, 17e octobre 1676, a esté baptizée une fille nommée Louyse, conceue et née en paillardise, d'Anne Paschal, à feu Pierre, du lieu de Jocquas. Laquelle a dit que c'est des œuvres de Pierre Bertin, à feu Jaques. »

Le registre tenu au Désert, de 1747 à 1792 comporte deux mentions se rapportant à l’Église vaudoise de Lourmarin :


 

Signe que le souvenir du passé vaudois était toujours vivace dans le milieu du XVIIIe siècle. Comme aujourd’hui…



[2] . Les instituteurs.

[3] . Il s’agit de Damien Baussan, resté à Lourmarin de 1564 à 1572 (au moins).